Contrairement à d'autres organes, comme le rein par exemple, où le cancer forme une tumeur aux limites très précises, le cancer de la prostate infiltre l'organe de façon très sournoise. Les glandes cancéreuses peuvent former un ou plusieurs foyers microscopiques situés dans n'importe quelle zone de la prostate, y compris là où les prélèvements biopsiques sont négatifs. Avant l'opération, seules les zones où les biopsies sont positives peuvent renseigner le chirurgien sur la situation du cancer, car il n'existe aucun moyen de connaître les autres endroits où il peut se situer.
A ce stade stade de début, le cancer est de petit volume et, n'a pas dépassé la capsule. Il forme un petit groupe de glandes cancéreuses entourées partout de glandes saines. Autour de la prostate, la capsule intacte représente une sorte de barrière anatomique du cancer. Son épaisseur est très fine de l'ordre du millimètre. Lorsque le volume augmente, le cancer tente d'envahir ce premier barrage : il peut atteindre la capsule mais sans la franchir auquel cas le cancer est toujours localisé c'est-à-dire contenu dans la prostate. Le schéma représente le cas le plus simple : un foyer cancéreux unique mais on a vu qu'il pouvait y avoir des foyers multiples pouvant se développer à des distances très variables de la capsule. Ainsi, un tout petit foyer tumoral de quelques millimètres situé au ras de la capsule peut l'envahir plus rapidement qu'un gros foyer de 20 mm situé au milieu de la prostate. Dans le bilan fait avant l’intervention, on parle de stade T2 mais on ne connaîtra l’éventualité du dépassement capsulaire qu’après l’intervention quand la prostate aura été examinée au microscope. On parlera alors de stade pT2 (le p veut dire que l’examen histopathologique a été fait). Parfois le stade T2 peut devenir pT3 si le dépassement de la capsule était invisible lors de tous les examens préopératoires. C’est évidemment le stade pathologique qui est le seul déterminant.
Les stades de développement du cancer prostatique (source de l'illustration)
Au stade supplémentaire, le volume tumoral est un peu plus important et le barrage anatomique est franchi, le cancer dépasse la capsule. Dans la très grande majorité des cas, il s'agit d'un dépassement microscopique absolument invisible au moment de l'opération. Lorsque le cancer a dépassé la capsule, le risque de récidive de la maladie après l'opération est plus important. De la même façon que précédemment il existe un stade préopératoire T3 qui ne sera confirmé qu’après l’intervention en stade pT3. Parfois, certains stades T3 deviennent pT2 car le dépassement de la capsule évoqué avant l’intervention ne s’est pas confirmé après l’examen au microscope. Il existe deux stades pT3 : pT3a où la capsule est franchie sans atteinte des vésicules séminales et pT3b si les vésicules séminales sont envahies.
Cet examen est l'analyse microscopique de la pièce opératoire (c’est le nom que prend alors la prostate qui a été enlevée). Il est réalisé par l'anatomopathologiste plusieurs jours après l'opération. La prostate est étudiée sur de multiples coupes afin d'évaluer tous les paramètres qui vont permettre d'établir le pronostic à long terme :