Il faut rester très confiant car la technique opératoire permet aujourd’hui de récupérer dans 99% des cas une vie strictement normale quelque soit l’activité physique ou le sport : golf, jogging, velo, tennis, etc.
Toutefois, l’opération va obligatoirement fragiliser le sphincter pendant quelques semaines ce qui entrainera un degré d’inconfort très variable en fonction de chaque patient. Cette incontinence urinaire post-opératoire est transitoire dans 99% des cas, elle disparaîtra donc toujours, elle ne persistera comme séquelle définitive que dans 1% des cas.
Les fuites d’urine surviennent dans deux circonstances différentes :
À l'effort, lorsque par exemple vous vous levez ou vous vous baissez pour lacer votre chaussure. Lorsque vous faites un travail physique assez soutenu comme le jardinage, soulever des poids lourds, ou même à votre bureau de travail si vous vous levez et asseyez très souvent. La fuite est immédiatement ressentie par le patient et elle sera systématiquement prévenue par une auto-rééducation bien apprise.
À la fatigue, souvent après une longue marche ou en fin d’après-midi entre 16h et 19h, après avoir, par exemple, déambulé pendant plusieurs heures en ville en faisant les magasins. Ces fuites sont souvent insidieuses et les patients ne s’en aperçoivent qu’en constatant leurs sous vêtements humides. Elles sont plus longues à disparaître car elles témoignent d’un sphincter naturellement plus faible. Elles imposeront une auto-rééducation très rigoureuse mais elles disparaitront toujours si cette auto-rééducation est bien faite.
Par définition elle va se résoudre dans tous les cas mais sa durée et son importance sont très variable.
Il peut s’agir de quelques gouttes d’urine non contrôlées nécessitant le port d’une petite protection pendant 1 ou 2 jours, puis tout redevient normal. Parfois ce peut être 3 à 4 protections par jour pendant 2 à 3 mois. Dans ce second cas, avec une auto-rééducation bien suivie, la récupération sera néanmoins totale avec une qualité de continence définitive absolument identique au cas précédent. Entre ces deux extrêmes, tout peut se voir.
Pourquoi cette différence ? Il existe deux explications :
La puissance du sphincter.
Tous les sphincters n’ont pas la même force. Certains sont très puissants, épais et toniques, d’autres en comparaison sont minuscules et sans grande tonicité. On comprend aisément que dans cette seconde situation, le patient devra s’investir beaucoup plus longtemps dans sa rééducation pour atteindre au final le même résultat.
L’investissement personnel de chaque patient.
La rigueur avec laquelle doit être conduite l’auto- rééducation est loin d’être constante. Certains patients ont l’impression de bien faire leurs mouvements alors qu’ils oublient de faire travailler leur sphincter 3 fois sur 4. Ils progresseront très lentement en 3 ou 4 mois alors qu’ils auraient pu être continents en 3 ou 4 semaines.
C’est elle qui donne la sombre réputation à cette intervention. Elle est expliquée dans presque tous les cas par un traumatisme chirurgical irréversible du sphincter. Malgré une rééducation bien faite, le muscle sphinctérien ne pourra plus récupérer un tonus suffisant pour assurer une continence totale. Dans la technique décrite sur ce site, ce risque est de 1% et l’importance des fuites est modeste nécessitant le port d’une protection de sécurité en fin de journée.
Ils ont été présentés au congrès de l’AFU en 2009 et restent invariables depuis. L’ évaluation est faite par un auto-questionnaire international validé.Un patient est considéré comme continent s'il ne porte jamais de protection, pas même un protège-slip de sécurité. Le délai maximum d'acquisition de la continence urinaire est d'un an. Au-delà, tout patient portant un protège-slip de sécurité est considéré comme non continent, il est alors classé dans l’incontinence urinaire définitive (ces critères d'évaluation ne sont pas toujours identiques selon les auteurs ; dans certaines études, les patients portant une protection de sécurité quotidienne sont parfois classés continents).L’abstract de la communication scientifique est intégralement présenté et disponible ici. L’étude a porté sur les années 2005 à 2008. Pendant cette période un travail de recherche très poussé a été mené pour découvrir la cause du traumatisme irréversible du sphincter. Sa découverte a permis de corriger la technique chirurgicale et voir ainsi disparaître en presque totalité cette séquelle puisque les patients continents à 1 an sont passés de 93,8 % à 99,3%. (p=0.021)
Année | Patients | 3 mois | 6 mois | 9 mois | 12 mois |
2005 | 159 | 52.9% | 86.8% | 93.1% | 93.8% |
2008 | 147 | 82.9% | 99.3% | 99.3% | 99.3% |
Depuis cette période, les résultats sur la continence urinaire n’ont pas varié et ce taux de 99% de patients ne portant jamais de protection est définitivement acquis.