Témoignage de
Opéré d'un cancer de la prostate en
En octobre 2009, à l'occasion d'un examen systématique, je me suis prescrit un dosage des PSA (je suis médecin) en complément du bilan du Centre d'Examen de Santé de la Sécurité Sociale qui ne le prévoit pas. Résultat: PSA à 10 ng/ml. La biopsie pratiquée quelques semaines plus tard a affirmé le cancer (Gleason 3 + 3) et m'a incité à lire dans les meilleurs délais le gros livre en anglais que je venais de recevoir de chez Amazon.com: "Guide to Surviving Prostate Cancer" écrit par le chirurgien qui fait référence aux USA dans le domaine, le Dr Patrick Walsh. C'est ce chirurgien qui, avec un anatomiste hollandais, a le premier décrit nos précieuses bandelettes vasculo-nerveuses qu'il faut épargner si l'on veut espérer conserver des érections après une prostatectomie radicale. C'est aussi à partir de son travail qu'ont été établies les statistiques sur le risque d'envahissement du cancer et les taux de survie sans récidive après chirurgie radicale à ciel ouvert. Le meilleur passage du livre, à mon avis, est celui où Walsh explique au lecteur quelles sont les questions indiscrètes à poser à son chirurgien (il nous en pose bien, lui, sur notre sexualité!): "Combien de prostatectomies sont pratiquées dans votre hôpital? Quel pourcentage de vos patients présentent des marges positives? Quelle proportion de vos patients portent encore des couches à 1 an et 2 ans de l'intervention? Quelle proportion de vos patients, deux ans après l'intervention ont des érections suffisantes pour avoir un rapport sexuel? Comment recueillez-vous ces données? Quelle proportion de vos patients doit subir ensuite une radiothérapie ou une hormonothérapie?" J'ai donc posé courageusement ces questions à mon premier urologue, celui qui m'avait fait ma biopsie. Ses réponses un peu vagues m'ont inquiété. J'ai donc décidé que j'avais droit de demander un deuxième avis et que ce ne serait pas ce chirurgien, sympathique au demeurant, qui me retirerait ma prostate. J'ai pris rendez-vous auprès d'un collègue cancérologue du CHU où je travaille à temps partiel pour avoir un avis non plus chirurgical mais médical. C'est vraiment difficile d'être son propre médecin dans des situations potentiellement graves comme celles-là. Me voilà donc en consultation chez mon confrère: "Est-ce bien nécessaire de se faire opérer dans mon cas? -Oui. Et la radiothérapie? -Non, le mieux dans votre cas, c'est la chirurgie à ciel ouvert par un chirurgien expérimenté. Les résultats sur le cancer, la continence et la sexualité sont totalement chirurgien-dépendant". Je m'en doutais. Mon collègue me donne quelques noms (en dehors de notre CHU !) et je pars immédiatement à la Bibliothèque Universitaire pour y lire l'Encyclopédie Médico-Chirurgicale. L'article sur la technique à ciel ouvert est écrit par un certain Dr Barré de Nantes. Quelques jours plus tard, je pose à ce chirurgien les fameuses questions. Ses réponses et, surtout, sa façon de me répondre me conviennent.
Les résultats de cette chirurgie à ciel ouvert effectuée un peu plus de deux mois plus tard, en février 2010, me conviennent également tant sur le plan de la continence que du traitement du cancer et de la préservation de la sexualité:
- Je n'ai eu besoin de porter qu'une seule couche, le jour du retrait de la sonde et de mon départ (assis) en ambulance, après 7 jours passés à la clinique Jules Verne, vers mon domicile.
- L'étude anatomo-pathologique de la pièce opératoire a montré qu'il n'y a pas de marge positive et, selon la formule, que "tout a été retiré" et que le pronostic est bon.
- Les injections dans la verge puis le Viagra ont permis pendant les six premiers mois de conserver des érections satisfaisantes pour ma femme et moi. Depuis une année, je n'ai plus du tout besoin ni d'injections intra-caverneuses ni de Viagra pour vivre cette expérience un peu bizarre mais satisfaisante: l'orgasme sans éjaculation!
Si vous hésitez encore quant au traitement de votre cancer de la prostate, permettez-moi deux conseils:
1- posez à votre urologue les questions conseillées par le Dr Walsh.
2- PRENEZ un SECOND AVIS auprès du Dr Barré
Dr Maurice V.
Opéré le 11/02/2010 à ciel ouvert par Christian Barré
Ce patient accepte d'être contacté (06 77 90 08 75)