Témoignage de MICHEL R

Mon témoignage pourrait beaucoup ressembler à ceux de mes collègues "prostatectomisés" de façon radicale, dans lesquels je reconnais tout ou partie de mon parcours.

J'aimerais plutôt insister sur ce qui, un an après l'opération, me parait important, car face à la maladie il y a le médecin bien sûr, mais surtout le malade qui, à mon sens, ne doit pas rester passif.
J'ai choisi "d'objectiver" la situation et de la considérer sous un angle le plus "rationnel" possible. Il n'y a pas une minute à perdre pour s'insurger contre une supposée injustice du sort qui vous frappe. Les statistiques sont connues, ce cancer est celui qui nous menace le plus, quand on est atteint on est juste du mauvais coté de la statistique et il ne faut pas perdre son temps à chercher d'autres raisons.

J'ai aussi choisi d'en parler à mon entourage, avec comme objectif principal d'inciter les amis et connaissances à consulter leur médecin et à procéder au dépistage. A ce sujet, je sais qu'il y a un bruit de fond relayé par quelques médecins, selon lequel ce dépistage est inutile. Même si cela peut se défendre d'un strict point de vue "Santé publique", c'est à chacun de savoir s'il veut contribuer à l'efficacité de la dépense médicale globale ou s'il veut être alerté au plus tôt sur l'apparition de son cancer personnel avec d'excellentes chances de l'éliminer.
Comme un effet secondaire et non anticipé, cette transparence sur mon état de santé a certainement contribué à la sérénité que j'ai pu conserver pendant toute cette période. C'est comme si j'avais pu "décharger" sur les autres une part importante de l'inquiétude voire de l'angoisse qu'induit la confrontation avec le cancer.

Quand on a toujours été en bonne santé, la médecine c'est "Terra incognita". Mon premier travail a donc consisté à comprendre et à recueillir des avis en faisant un quasi "benchmark" des solutions proposées. J'ai consulté 4 urologues, dont celui qui m'a diagnostiqué. Tous m'ont dit qu'à mon (jeune !) âge (65 ans) et dans mon (bon) état de santé il fallait absolument passer par la case opération même si dans mon cas la curie-thérapie était envisageable.
Tous m'ont dit qu'on opérait pour me guérir, le moment où j'ai été dépisté permettant ce bon pronostic.

Tous m'ont parlé des effets secondaires et indésirables mais, ils l'on fait de façons très différentes !
En ce qui concerne les répercussions sur la sexualité en particulier, pour les 3 premiers consultés, après les explications anatomiques permettant de comprendre les dégâts potentiels que pouvait produire l'opération, immédiatement après avoir dit que "globalement cela ne se passait pas trop mal" mais que l'essentiel était bien sûr d'éradiquer le cancer, ils ont fait références aux vertus de la pharmacopée et aux injections aux effets magiques (c'est moi qui rajoute magique) !
En résumé : "Nous on traite votre cancer, pour le reste, signez ici que vous avez pris connaissance des risques collatéraux".

Avec le Docteur Barré que j'ai vu en dernier, cela a été très différent. Il m'a montré ses résultats chiffrés, ce que n'ont pas fait les autres, qui, soit n'ont pas de chiffres, soit préfèrent ne pas les montrer....

La dimension objective évoquée plus haut se retrouvait complètement dans cette volonté d'être précis sur les résultats. Au delà de cela, j'ai surtout ressenti la volonté du Docteur Barré de ne pas se contenter de bien traiter la maladie mais aussi de prendre en haute considération la nécessité de réduire au maximum les conséquences potentiellement invalidantes pour le patient, même guéri.
Bien sûr, la statistique n'est que la statistique, elle décrit bien une situation globale mais on peut se retrouver dans la peau du mauvais % d'une réussite à 99 % ! Toutefois, quand on peut avoir 99 %, pourquoi choisir 80 % ?

Cette recherche de la qualité du geste chirurgical a deux conséquences. Le Docteur Barré opère à "ciel ouvert", et de plus, il ne veut pas être géné par la graisse qui chez les hommes, a la mauvaise tendance à se concentrer dans le bas ventre.
Il m'a donc demandé de perdre au moins 15 kg avant d'être opéré ! J'en ai perdu 18, rationnellement, sans difficulté en un peu plus de 3 mois. De la rencontre avec la nutritionniste, j'ai retenu qu'il fallait mettre en oeuvre le principe du BLM (Bouffe La Moitié et aussi Bois La Moitié, sinon le quart !) et faire une heure de marche soutenue chaque jour.
J'ai fait cela d'autant plus facilement que je savais que j'étais en surpoids et que ma chère et tendre a fait des prodiges en cuisine pour que malgré la faible charge calorique, cela soit bon ….

Les trois autres chirurgiens consultés opèrent en cœlioscopie avec ou sans "robot" et m'ont vanté le caractère quasi anodin des trois petits trous, comparés à l'importante cicatrice de la technique à "ciel ouvert". Et aucun ne m'a parlé d'une perte de poids.

Ayant compris que la zone opérée était très riche en organes fragiles et que l'extraction de la prostate de cet endroit n'allait pas de soi, la rationalité (encore elle !) m'a conduit à penser que la qualité de la dissection était directement liée à la visibilité qu'a le chirurgien sur les tissus qu'il manipule. Même nul en médecine, on comprend cela ! Le choix de la technique permettant d'atteindre les résultats escomptés, sur l'éradication du cancer, la continence et les capacités sexuelles, m'est apparu comme étant cohérent et en phase avec la rationalité que je recherchais.

C'est donc le Docteur Barré qui m'a opéré et j'en suis très heureux, tout va bien.

Le caractère "soft" de la cœlioscopie vanté par ses pratiquants m'était apparu comme un peu accessoire, frisant même l'argument "marketing". Les 2 semaines suivant l'opération pourraient être plus compliquées ? Si cela s'avérait exact, quelle importance réelle faudrait-il donner à cet aspect de la question ? A mon sens, les enjeux sont ailleurs, pour le reste de la vie, surtout si elle doit être belle.

Suite à ma propre expérience, je ne sais pas si les suites opératoire de la technique "à ciel ouvert" sont, ou ne sont pas, pénalisantes pour le patient. Un ami a été opéré un peu avant moi en cœlioscopie, il est sorti au bout d'une semaine, comme moi, et je n'ai pas l'impression qu'il ait récupéré beaucoup plus vite …. Je dis volontiers que j'ai atteint le pic de la souffrance la veille de l'opération, quand on m'a rasé de la poitrine aux genoux ! Un rasoir mal manipulé arrache plus qu'il ne coupe et cela fait très mal !

La perte de poids, c'est tout bénéfice et un an après j'entends bien le conserver ! J'ai modifié ma façon de me nourrir, sans privation, sans rater les occasions festives mais en n'absorbant pas plus de calories que je n'en consomme, c'est à dire en étant simplement "rationnel" ! Je me sens infiniment mieux et les toubibs disent que c'est tout bon pour le coeur, les articulations, etc ….

J'ai dit que j'avais perdu ce poids facilement, j'aurais dû dire sans souffrance, car il faut s'en occuper, c'est presque un boulot à temps plein ! Il était compatible avec mon état de retraité et il présente lui aussi un avantage induit. Je me suis senti "acteur" de ma guérison tant j'avais compris que se présenter "sec" sur la table d'opération était important. J'ai même un peu chambré le Docteur en lui disant :"Moi j'ai fait mon boulot, maintenant, c'est à vous de jouer !"
Et il a très très bien joué !

Il est probable que cette implication a réduit la place disponible pour la gamberge. Pendant les 6 mois qui se sont écoulés entre l'annonce du cancer et l'opération, j'ai continué à dormir comme d'habitude, c'est à dire très bien.

Voilà pour le témoignage, que je voudrais prolonger par une réflexion de patient/citoyen/assuré social.

Ceux qui lisent ces lignes ont probablement déjà consulté les explications et les résultats chiffrés présents sur le site du Docteur Barré.
Qu'il s'agisse, de la guérison (les fameuses "marges positives"), de la continence ou des impacts sur la sexualité, ses résultats sont meilleurs, voire bien meilleurs que ceux des équipes qui procèdent en cœlioscopie, avec ou sans robot et qui publient leurs résultats (elles sont hélas peu nombreuses !) sous la forme très encadrée de la communication universitaire voire de la publication dans des revues scientifiques.

On ne peut pas comparer avec ceux qui ne publient pas leurs résultats, mais on peut imaginer ….

La première question consiste à savoir pourquoi une technique opératoire qui fait tous les jours la preuve de sa supériorité, qui continue à s'améliorer et qui est transmissible, n'est pas d'avantage promue et pourquoi, au contraire, elle est victime d'une quasi "omerta".
J'ai appris l'existence du Dr Barré grâce à un chirurgien urologue exerçant à 700 km de Nantes ! Les 2 autres consultés et géographiquement bien plus proches n'ont pas contesté les éléments du site Web, ils se sont bien gardé de les évoquer et de citer, parmi les possibilités offertes, la technique du Dr Barré qu'ils connaissent forcément. S'ils ne la connaissent pas, leur cas est encore plus grave !

La deuxième question en forme de deuxième couche à passer sur la première est de se demander pourquoi en cette époque où faire des économies est l'unique horizon des décideurs, on ne remet pas en cause les solutions exigeant des plateaux techniques extrêmement coûteux (le seul et unique fabriquant de robots sait aussi faire ses prix !) alors qu'elles n'offrent pas de résultats meilleurs ?

On pourrait dire que ce sont des questions réservées aux "experts", que le commun des mortels n'a pas les compétences pour être pertinent sur des sujets pareils. Je ne le crois pas, ces questions sont simples et si personne n'est capable d'apporter des réponses compréhensibles, sinon simples, le citoyen aurait des raisons de s'inquiéter et de reposer ces questions de façon plus insistante.

Ce n'est pas le seul domaine ou la rationalité (encore elle !) et le sens aigu que les citoyens doivent avoir de leurs intérêts communs, devraient conduire à ne pas laisser faire les experts …

Mais c'est un autre sujet.

Opéré le 12/06/2012 à ciel ouvert par Christian Barré

Ce patient accepte d'être contacté (michel@riazuelo.fr)