Témoignage de JEAN-GUY R

A partir de 2008 une évolution du taux de PSA passant de 4,68 à 6,58 en un an et demi a conduit mon urologue à effectuer une biopsie de la prostate en mai 2010.
Celle-ci s'est révélée positive avec un score de gleason de 3 + 3.
Confirmation de la malignité avec scanner et scintigraphie.
Mon urologue me propose une prostatectomie radicale 15 jours après la biopsie en précisant qu'il n'y aura logiquement pas d'incontinence postopératoire mais certainement une perte définitive de l'érection.
Bien entendu, en dehors du stress de l'annonce d'une maladie grave, le mot «cancer» est prononcé, cette éventualité de perdre ma virilité achève de me démoraliser.
Je pensais qu'après un pontage coronarien effectué en 2004 j'étais plutôt prédestiné à la cardiologie.
Je réserve ma décision d'opération en souhaitant demander l'avis d'autres spécialistes.
Sur le web je consulte différents sites qui complètent mes informations sur le cancer de la prostate, notamment sur le site de l'Anamacap, avec malheureusement beaucoup de témoignages souvent très alarmants.
Je découvre le site et les informations du Docteur Christian Barré qui propose une technique de prostatectomie radicale avec conservation de l'érection .

Des témoignages positifs complètent la présentation : une lueur d'espoir !
Bien qu'habitant à 200 kms de Nantes je prends rendez-vous.
Avec mon épouse nous rencontrons le chirurgien.

Sa personnalité, sa foi professionnelle, son approche médicale précise et directe avec le patient nous convainquent très rapidement.
Son implication dans un «challenge» avec le patient diffère des approches souvent unilatérales d'autres confrères.
Il me demande de lui faire confiance et pour confirmer notre deal .. de retrouver le poids que j'avais à mon mariage . soit perdre 8 kgs en 3 mois.
Nous fixons une intervention en septembre 2010.
En parallèle mon généraliste m'envoie à Angers vers un autre spécialiste du cancer de la prostate.
Je rencontre également ce docteur à la personnalité très humaine qui a un regard différent sur ce problème.
Il voit dans mon cas une autre approche possible étant donné les informations présentées.
Il me conseille plutôt une surveillance active.
Il faut dire qu'entre-temps le taux de PSA a chuté à 4,49 et atteindra même 3,87 sans explications possibles.
Il me parle également d'une nouvelle technique, en cours de validation médicale, qu'il est en train de tester et de confirmer avec d'autres confrères sur le plan international : la photothérapie dynamique.
Cette technique en est à son troisième protocole d'essai et donne de bons espoirs de guérison, ou de rémission, sur une intervention relativement bénigne, avec moins de séquelles urinaires et érectiles éventuelles en regard d'une prostatectomie radicale.
Si je le souhaite je pourrais m'inscrire dans ce protocole.
La technique est très attirante avec un temps d'hospitalisation réduite à 24 heures et cette nouvelle rencontre sème le trouble dans mon esprit.
Il me place face à un dilemme que rencontrent beaucoup de patients qui s'informent sur cette maladie :
Il y a donc différentes techniques de soins, de modes opératoires, de certitudes médicales mais le malade est malheureusement incompétent pour savoir ce qui est le mieux pour son propre cas !
Mon interrogation est telle que je sursois à l'opération prévue à Nantes tout en faisant part de ces nouveaux éléments au chirurgien ce qu'il comprend parfaitement tout en m'expliquant à nouveau que la prostatectomie radicale, sous sa technique, lui semble la meilleure des solutions.

Une réflexion plus approfondie emportera ma décision.
L'idée d'avoir un cancer et de ne pas être sûr d'un traitement efficace me paraît difficilement gérable.
La photothérapie dynamique proposée, si elle est prometteuse dans ses premiers essais, n'est pas encore une technique bien entérinée.
Elle sous-entend une surveillance médicale plus contraignante avec des biopsies de surveillance et une incertitude quant au résultat opératoire.
La prostatectomie radicale est très pragmatique et plus concrète : on enlève totalement, on analyse la pièce retirée.
Cette solution correspond mieux à ma façon d'appréhender ce problème.
Encore faut-il rencontrer le vrai spécialiste avec la meilleure technique qui fasse le moins de dégâts collatéraux.
Je me décide pour la prostatectomie radicale, elle a lieu le 15/2/2011.

Entre-temps j'ai perdu 8 kgs comme prévu avec un régime protéiné.
L'intervention s'effectue au sein d'un établissement et d'une équipe dont il faut souligner le professionnalisme et la gentillesse.
Le malade est parfaitement pris en charge et suivi par tout le personnel dans un souci constant de soins et de services pendant les six jours en clinique.
Les séquelles opératoires et fuites urinaires mineures, sont maitrisées en 4 semaines et ne m'ont jamais vraiment posées de problème malgré une légère inquiétude postopératoire bien compréhensible.
Le kiné Bernard Gagliolo est un bon soutien pour vous apprendre à bien maîtriser ce handicap provisoire.
La gêne la plus importante étant, à mon avis, la sonde urinaire pendant quelques jours.
A quand l'invention d'une sonde plus souple ?
L'étude histologique de la pièce après opération confirmera que le mal était bien implanté et que la prostatectomie radicale était certainement le meilleur choix.
A priori la malignité était plus importante que celle présumée au travers de la biopsie, mais la tumeur n'a pas franchi la capsule prostatique.

Ceci est une information que j'estime très importante.
En effet on s'aperçoit au travers de cette expérience que les éléments de décision pour le malade ne sont pas assez fiables :
- biopsie aléatoire
- taux de PSA fluctuants
- scanner et scintigraphie imprécis
pour faire un choix précis et objectif.
Pour ce qui concerne la sexualité, un an après l'intervention les rapports redevenaient corrects avec l'aide de comprimés de Cialis et une nécessaire confiance et bonne complicité dans le couple.
Dans ce type d'intervention l'incidence psychologique est importante et les conseils avisés du chirurgien dans sa compétence de sexologue m'ont été très utiles pour gérer et éliminer les blocages induits.

Il ne faut surtout pas hésiter à lui parler franchement des problèmes rencontrés.
Je pense néanmoins que la fonction érectile a eu besoin d'un temps de reconstitution «physique» nécessaire : c'est mon ressenti.
Un point important est l'absence d'éjaculation externe qui, dans une fonction «masculine» voire «machiste», semblait une finalité nécessaire.
A 65 ans cette modification fonctionnelle n'est pas un handicap majeur.
En conclusion je pense que l'angoisse psychologique induite par la notion de «cancer» est beaucoup mieux maîtrisée sur une intervention radicale, le mal étant physiquement détruit.
Je n'aurai certainement pas la même quiétude sous un protocole de surveillance «active».
2 ans après l'opération je tiens à donner mon témoignage de gratitude et de reconnaissance au chirurgien et à toute son équipe qui apportent une expertise humaine et technique de très haut niveau au stade actuel du traitement de cette maladie.

Opéré le 15/02/2011 à ciel ouvert par Christian Barré

Ce patient accepte d'être contacté (06 86 18 17 87)