Témoignage de JEAN L

Bonjour, je pense utile de partager mon expérience, témoignage susceptible pour donner des repères devant l’annonce de cette maladie que l’on redoute et pour laquelle on se ressent relativement démuni, voire impuissant notamment dans les premiers temps de l’annonce…

Compte tenu du contexte familial, où mon père et grand-père sont décédés du cancer de la prostate, j’ai commencé à me faire suivre dès l’âge de 40 ans. Durant une dizaine d’année, bien que restant sous le seuil de 4, mon taux de PSA augmentait progressivement. Dans mon for intérieur, bien que redoutant ce moment, j’étais dans une logique où un jour je serai confronté à une décision sur les suites à donner.

C’est en 2012, à 52 ans, que ce moment s’est présenté, après que mon urologue m‘ait fait faire une biopsie et une IRM car mon PSA variait alors de 3,9 à 4,5. Les résultats ont confirmé et caractérisé mon cancer qui était contenu dans l’enveloppe prostatique, avec une agressivité qualifiée « moyenne ».

Devant ces résultats et compte tenu de mon âge, mon urologue m’a demandé de réfléchir tout en me conseillant de me faire opérer. Pour ce faire, il m’a communiqué les coordonnées d’un confrère, d’une clinique voisine, au cas où j’aurais souhaité un autre avis et/ou conseil(s).

Je n’avais aucun doute et j’étais résolu à me faire opérer, le plus rapidement possible, ma seule interrogation était, sur le chirurgien à qui me confier pour limiter les potentielles conséquences sexuelles et de continence d’une telle intervention.

Cette période de doute m’a conduit à partager mes inquiétudes avec mon médecin traitant. En effet, je n’avais que très peu de connaissances sur la maladie, l’intervention et les traitement(s), d’autant plus que pour épargner des inquiétudes et questions, seule ma famille très proche en a eu connaissance de ma situation.

Mon médecin fut d’une grande aide et au terme de notre discussion, il m’a alors prêté un livre du Docteur Barré pour obtenir les réponses aux questions que je me posais. A cette occasion, il m’a recommandé de prendre rendez-vous avec le Docteur Barré en qui il avait toute confiance et dont il connaissait les résultats. Je me suis exécuté dans la foulée et obtenu un premier rendez-vous un mois plus tard.

C’est courant mars que j’ai rencontré le Docteur Barré pour la première fois. Passées les explications sur la maladie et diverses discussions personnelles, j’ai eu la conviction que c’était bien lui qui devait m’opérer. Déterminé, j’ai souhaité être opéré le plus vite possible.

L’opération a été programmée en juillet 2012, date la plus rapide pour respecter un (nécessaire) délai entre l’opération et la biopsie et mes contraintes professionnelles.

L’intervention a eu lieu à la date prévue, j’étais néanmoins inquiet compte tenu des enjeux personnels.

Lors de sa visite, au lendemain de l’opération, le Docteur m’a présenté la situation en totale transparence. Le curage ganglionnaire prévu n’a pas montré d’anomalie particulière par contre le sphincter n’était pas normal. L’aspect des tissus pouvait évoquer un possible envahissement tumoral, aussi pour réaliser une suture en tissu sain il a du faire trois recoupes du sphincter. Le Docteur m’a également indiqué qu’il serait peut être nécessaire de faire un traitement complémentaire par radiothérapie. Cette information m’a très fortement affecté car j’étais convaincu que l’opération serait suffisante… Quelques semaines plus tard, l’analyse de la pièce opératoire ( la prostate et les ganglions ) est revenue : aucun ganglion n’était touché, mais sur les trois recoupes faites au niveau du sphincter, deux présentaient un envahissement tumoral.

Le Docteur m’a rassuré sur les progrès de la radiothérapie et effets secondaires très limités. Le Docteur m’a demandé de me renseigner sur les centres de radiothérapie à proximité de mon domicile.

En parallèle, j’ai assez rapidement retrouvé une vie « normale » sur le plan physique : continence urinaire et rapports sexuels. Il faut toutefois accepter que ces progrès passent par des temps de concentration, efforts sur soi et relative patience. Dès le début de ma convalescence, j’ai veillé à avoir des activités physiques, avec un niveau « calé » sur mes perceptions pour ne pas bruler les étapes. Cette démarche m’a réellement servi et, je pense, a accéléré ma « reconstruction ».

Durant l’année suivante, mes analyses de sang ont d’abord montré une chute des PSA (0,040) avec, à nouveau, une reprise de croissance (0,16 fin 2013). Un an et demi après mon opération, le Docteur Barré a communiqué mon dossier au centre de radiothérapie que je lui ai indiqué, structure retenue sur les conseils de mon médecin traitant, en raison de sa taille « humaine » et retour d’expérience sur la qualité des soins.

J’ai commencé les séances de radiothérapie début 2014. Ces dernières ont été précédées par un examen visant à déterminer le traitement qui va suivre et réaliser de petites marques, sortes de tatouages, pour faciliter la reproduction du même placement, position du patient sur la table de radio, à chaque séance ultérieure.

Chaque jour, sensiblement au même horaire, je me suis rendu au centre de radiothérapie pour une séance qui ne dure plus de quelques minutes. Le traitement est indolore, avec pour seul effet secondaire, passées 4 semaines de traitement, un gonflement des hémorroïdes et saignements lors des selles. Le traitement s’est déroulé sur 2 mois environ, avec une séance chaque jour ouvré.

Mon radiologue m’a rencontré en novembre 2014, mon taux de PSA avait alors déjà chuté à 0,040.

Depuis, ce dernier continue à diminuer, 16 mois après la fin du traitement de radiothérapie, il est à 0,027 et le dernier prélèvement est à 0,018.

Plein d’espoir pour la suite, je remercie le Docteur Barré et son équipe pour la qualité et l’efficacité de son intervention ainsi que sa communication directe.

Opéré le 18/07/2012 à ciel ouvert par Christian Barré