Témoignage de JEAN-MARC J

08 juin 2013.
Aujourd'hui j'ai 65 ans et ça fait 3 ans et demi que j'ai été opéré d'une prostatectomie radicale.

Petit retour sur mon parcours
En décembre 2005, pour contrôle, mon médecin traitant me prescrit un dosage PSA. Il ressort à 3.78 ng/l. Rien d'anormal. Nouveau dosage en novembre 2007 relevé à 4,22 puis en mars 2008 à 3,91. Mon médecin n'est pas du tout alarmé mais me prescrit quand même un toucher rectal. L'urologue ne décèle aucune anomalie lors de cet examen mais me recommande de faire une biopsie pour lever le doute. Mon médecin n'en voit pas l'urgence et comme je dois rejoindre mon bateau laissé en Polynésie, (En effet depuis 2004 je fais le tour du monde sur mon voilier et je profite de mes retours en France pour faire des bilans de santé) il me dit de refaire un nouveau dosage PSA à l'occasion d'une prochaine escale. C'est ce que je fais à Raïatea en juillet 2008. Là le PSA est passé à 5.77. Je suis alarmé mais mon médecin traitant que j'ai réussi à joindre par téléphone me dit de ne pas m'affoler et de faire une biopsie. Je lui précise que je ne peux pas la faire avant ma prochaine escale en Nouvelle Calédonie en novembre prochain. Il me donne son aval. Dès en arrivant à Nouméa je consulte un urologue qui me prescrit d'abord une échographie. Elle ne révèle rien d'anormal si ce n'est une légère hypertrophie estimée à 20cc, sans retentissement en amont et un PSA discordant. On procède alors à la biopsie le 18 décembre. Là le verdict tombe, brutal : cancer de la prostate localisé à la glande prostatique, de risque "moyen" au stade T2, Gleason 3 Terrible cadeau de Noël !!
Je suis anéanti !!!
Depuis Nouméa, j'entreprends alors des recherches tous azimuts sur les différents traitements possibles. Entre temps l'urologue me fait passer une IRM le 20 janvier 2009 et me fixe rendez-vous en mars pour une prostatectomie radicale.
Je m'étais donc résolu à la prostatectomie radicale à Nouméa lorsque des amis m'ont fait parvenir par mail un article de presse (Ouest-France édition Angers du 31 janvier 2009) vantant les avantages d'une nouvelle technologie :"la Photothérapie Dynamique" opérée par le Dr Azzouzi au CHU d'Angers tout près de mon domicile en France, j'habite le 44.
J'ai tout de suite été séduit par cette nouvelle technique qui, selon l'article et le dossier de presse que je me suis procuré, était sensée, entre autre, préserver les fonctions urinaires et sexuelles. A 60 ans, je souhaitais évidemment conserver mes fonctions érectiles J'ai fait adresser mon dossier médical au CHU d'Angers et j'ai pris contact avec le Dr Azzouzi. Il a confirmé que mon cancer était tout à fait accessible à la photothérapie dynamique et qu'il pouvait m'opérer dans le cadre d'un protocole expérimental à condition que je me présente très rapidement car il atteignait le nombre de patients admis, soit 40 en Europe. J'ai dit ok et j'ai pris le premier avion pour la France. Il m'a opéré le 14 avril 2009.
L'opération s'est déroulée normalement, selon le protocole mis en place mais j'ai dû attendre 7 mois pour connaitre les résultats de la biopsie et le 23 novembre 2009 le Dr Azzouzi m'annonce que l'opération est un échec. Il précise aussi que mon cancer a progressé (Gleason 7) et n'est plus accessible à la photothérapie dynamiqueA ce stade, me dit-il, seule la chirurgie peut tenter d'arrêter le cancer sachant que celui-ci a peut-être maintenant déjà dépassé les limites de la prostate? Quant à la conservation de la fonction érectile il précise que j'ai 2 chances sur 3 de la perdre!!!
Je suis à nouveau anéanti !!!
Il m'a alors adressé à un confrère de renommée nationale, le Dr Barré (Clinique Jules Verne à Nantes), spécialisé dans la prostatectomie radicale, qui opère à ciel ouvert et obtient d'excellents résultats en matière de préservation des nerfs de l'érection et d'incontinence urinaire. De mon côté j'avais également entendu beaucoup d'éloges sur ce chirurgien par des personnes qu'il avait opérées.
Le rendez-vous est fixé au 30 novembre. D'emblée, j'ai apprécié son accueil formidable, son contact simple, humain, chaleureux, rassurant avec des explications claires, précises et ses statistiques encourageantes.

Malgré mon parcours atypique et les risques inhabituels qu'il soupçonnait rencontrer, il accepte de m'opérer. La date est fixée au 23 décembre 2009.
Après mon réveil, le Dr Barré me fait part des difficultés qu'il a rencontrées. Il existait une importante fibrose des tissus provoquée par la photothérapie dynamique avec impossibilité de discerner les contours précis de la prostate et donc une contre-indication formelle à préserver les nerfs de l'érection inclus dans ces tissus anormaux. La dissection a dù se faire au delà de la fibrose.
Malheureusement pour moi l'analyse de la pièce opératoire révèlera un dépassement de la capsule en trois endroits avec une marge chirurgicale positive d'un millimêtre en regard de l'un des trois dépassements. En clair le cancer avait dépassé les limites de la prostate et bien que le chirurgien soit passé au large cela n'a pas suffit sur 1mm. Il peut donc subsister des cellules cancéreuses et c'est la surveillance du PSA qui permettra de le savoir. Évidemment je suis déçu et je regrette mon premier choix. Qu'en est-il aujourd'hui, 3 ans ½ après l'opération ?
- Concernant le taux de PSA : Depuis l'opération il est toujours à zéro et c'est ce qui me réconforte le plus !

Opéré le 23/12/2009 à ciel ouvert par Christian Barré

Ce patient accepte d'être contacté (jeanmarc.jouannic@yahoo.fr)