Témoignage de JPAUL F

Il en va du cancer comme il en va d’une bataille: pour espérer la gagner, il faut trouver les meilleures stratégies, le meilleur chemin qui peut mener à la victoire; et quand ce combat se présente à vous, on se sent terriblement désarmé pour trouver la meilleure voie et les meilleurs outils pour bien se battre et vaincre...
C'est au CHU de Clermont-Ferrand qu'en juillet 2014 (à 63 ans) m'a été annoncée la nouvelle: certes mon PSA montait progressivement depuis quelques années déjà (au final, PSA vers 8), mais une première biopsie en 2012 n'avait rien révélé, et on mettait ça sur le compte de l'adénome.
La résection de ce dernier était donc prévu en 2014, mais prudemment, avant d'intervenir, le chirurgien procède à une autre biopsie: mauvaise nouvelle, adénocarcinome score gleason de 6.
C'est la douche froide. Désemparé, et comme pour exorciser le mal, j'évoque l'ablation; enlever tout, vite...! D'emblée, l'urologue me dissuade de cette solution "mutilante" aux séquelles lourdes à porter (incontinence, impuissance), et m'évoque d'autres pistes telles que la curiethérapie (en émettant toutefois des réserves compte tenu de mon adénome), et, du fait d'un score gleason plutôt bas, attendre et voir comment cela évolue ...
L'IRM faite quelques temps après ne révélant rien, proposition m'est faite de procéder tout de même à la résection avec une nouvelle biopsie, et, surveillance active...
Mal à l'aise avec cette proposition, je décide d'une part de prendre un autre avis, et d'autre part d'en savoir plus sur le cancer de la prostate.
C'est à l'institut Montsouris que je trouve cet autre avis: pas de résection dans l'immédiat, reprendre le diagnostic à la base (biopsie, et IRM surtout), avec proposition de surveillance active, si les nouveaux résultats confirment les premiers.
Parallèlement, ma recherche d'informations commence à m'apporter certes quelques éclairages: la surveillance active semble s'imposer comme la voie à suivre pour le cas des grades peu élevés; la prostatectomie, par contre, ne semble pas avoir bonne presse; nombre d'articles sur l'ANAMACAP en atteste; par contre rien de très clair et documenté permettant de préciser que telle thérapie ou telle autre sera plus efficiente que celle-là, études statistiques à l'appui. Je reste donc encore dans le flou et l'expectative !
C'est alors que ma prospection m'amène sur le site du Docteur BARRE. Les explications sont claires sur la maladie, ses différentes possibilités de traitement et leurs limites, ainsi que sur la technique spécifique utilisée. Qui plus est, trois points déterminants éclairent mon chemin:

1. On dispose de résultats clairs et tangibles sur les taux de récidives en fonction des différentes techniques chirurgicales , en particulier celle développée et publiée par le Dr BARRE dans le BJUI. versus celle de Créteil Henri Mondor dans Eur. Urol. . Cette dernière étant promue à grand renfort de marketing médiatique par la société américaine Intuitive et son robot Da Vinci. Les chiffres les plus édifiants concernent les taux de marges chirurgicales positives des stades localisés pT2. Ces chiffres sont les plus important à connaitre car ils peuvent conduire à la récidive du cancer : ils sont 8.5 fois plus élevés avec le robot ! De tels résultats interrogent sur les intérêts qui se cachent derrière tout ça ???

2. Je découvre sur le site comme un démenti au fait qu'avec la prostatectomie radicale, l'incontinence et l'impuissance soient le plus souvent inéluctables. Sans doute cela peut-il être avéré dans encore bien des cas, mais ce n'est pas alors la prostatectomie radicale qui doit être mise en cause mais bien la qualité de sa réalisation. Les chiffres sur la continence urinaire et la reprise des rapports sexuels publiés au congrès français d'urologie et relayés sur ce site en sont la preuve.

3. Enfin, les témoignages de tous ceux qui sont passés par là, sont autant de preuves tangibles vers une guérison, et de soutien dans ces moments difficiles.

Il est maintenant évident pour moi que le bon chemin est celui-là, et RV est donc pris.
Je remercie le chirurgien pour son accueil bienveillant et ses explications sans ambages; elles ne vous promettent pas la guérison, mais elles en ouvrent la voie, en indiquant notamment le travail à faire (particulièrement pour la récupération de la continence), en précisant la nécessité d’une surveillance du PSA sur la durée… Bref, elles indiquent un chemin d’espoir, l’espoir d’avoir toutes les chances de s’en sortir tant qu’il est encore temps, que le cancer n’a pas encore franchi la limite fatidique.
Je suis opéré le 27 Janvier 2015; bonne nouvelle: les bandelettes nerveuses ont pu être préservées, et le cancer n’a visiblement pas franchi la capsule prostatique, ce que confirme l’analyse de la pièce opératoire. Laquelle analyse révèle un score gleason de 7 (3+4), ce qui représente une contre indication à la surveillance active pourtant préconisée au départ !
Où en serai-je aujourd’hui, si on avait poursuivi la surveillance de ce cancer agressif ?
Concernant la continence urinaire, tout va bien. Trois bons mois m’ont cependant été nécessaires pour maîtriser la situation. Sans doute trop d’efforts trop tôt (marches trop longues au début… !). En tout cas, c’est un vrai soulagement d’être affranchi de cette servitude qu’est l’incontinence !
Sur le plan sexuel, j’ai enregistré depuis ce début d’année des progrès notables, sans recours à quelque aide médicamenteuse que ce soit. Cela est aussi très rassurant, et je pense avoir encore quelques marges de progression.
Quant au PSA, il reste proche de zéro

En résumé, je voudrais insister sur l'importance des résultats publiés dans la littérature scientifique : eux seuls sont en mesure de nous éclairer. Il faut faire le choix d’une thérapie qui soit radicale vis-à-vis de la maladie, mais aussi extrêmement précise pour protéger des séquelles urinaires et sexuelles.
Je tiens à témoigner toute ma gratitude au chirurgien pour l’excellence de son expertise et de sa pédagogie. Je n’oublie bien-sûr pas toute l’équipe qui l’entoure, Mr Gagliolo que je remercie pour son aide et ses conseils précieux lors de ma rééducation sphinctérienne, ainsi que toute l’équipe soignante pour sa disponibilité et son dévouement.

Si j’ai enfin un dernier vœu à formuler, c’est que les bonnes pratiques médicales publiées dans les meilleures revues internationales scientifiques, trouvent l’écho et le soutien qu’elles méritent auprès des pouvoirs publics et des institutions concernées, avec comme finalité l’intérêt des patients que nous sommes, et non celui de firmes et autres lobbys qui, du haut de leur impérialisme, veulent nous imposer leurs solutions, lucratives pour eux, certes, mais sans aucune pertinence pour nous !

Opéré le 27/01/2015 à ciel ouvert par Christian Barré

Ce patient accepte d'être contacté (06 37 06 11 41)